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D’ici 2028, le gouvernement s’est engagé à éliminer les “passoires énergétiques”, classées F ou G selon le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). En parallèle, une mise à jour du décret n° 2023-796 du 18 août 2023 prévoit une interdiction de la location de ces logements respectivement en 2025 (G) et 2028 (F).

Au 1er Janvier 2023, la France comptait 4,8 millions de passoires énergétiques. Éliminer ces logements avant l’interdiction de location signifierait en moyenne rénover annuellement 1 million de logements F et G au cours des 5 prochaines années. Ce rythme est plus de 2,5 fois supérieur à celui recommandé par la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) pour la période 2020-2030.

Cependant, les résultats actuels indiquent que cet objectif est difficilement réalisable compte tenu de la dynamique observée, surtout si l’on vise des rénovations conformes aux normes de bâtiments à basse consommation (BBC), qui sont essentielles pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de consommation d’énergie.

De plus, lorsque l’on prend en compte l’ensemble du parc immobilier français, y compris les résidences secondaires, la situation devient encore plus complexe. En effet, les études se concentrent généralement sur les résidences principales, ignorant les quelque 3,3 millions de résidences secondaires. Or, ces dernières, souvent louées dans les zones touristiques comme les stations de montagne, peuvent avoir une consommation énergétique élevée, en particulier dans des conditions climatiques rigoureuses. Par exemple, à Val Thorens et Tignes, respectivement 62% et 66% des logements sont classés F et G, soit quatre fois plus que la moyenne nationale !

Face à l’importance du parc immobilier secondaire dans le bilan énergétique et climatique, une étude complète de la performance énergétique et climatique de l’ensemble du parc résidentiel (principal et secondaire) a été réalisée. Ainsi, plus de 6,15 millions de passoires énergétiques ont été recensées au 1er Janvier 2024 en France métropolitaine, un chiffre qui dépasse les 14,8 millions si l’on inclut les logements classés E, dont l’interdiction de location sera effective en 2034. Ces chiffres soulignent l’urgence de massifier la rénovation de l’ensemble du parc immobilier, une mise en œuvre qui ne peut plus être repoussée.