L’année 2023 a marqué un tournant pour le secteur de la construction de logements neufs à Toulouse. Les statistiques révèlent une baisse inédite des mises en chantier et des ventes.
L’acquisition d’un appartement neuf à Toulouse et dans sa métropole l’année précédente était un défi de taille. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les ventes ont chuté de 34 % par rapport à 2022, avec seulement 3 600 logements neufs vendus dans la région métropolitaine l’année dernière.
L’offre de logements neufs a décliné de 48 %, avec seulement 2 936 appartements neufs mis en vente, exacerbant une crise de la demande aggravée par des taux d’intérêt élevés. Un tiers des clients ont rencontré des difficultés à obtenir un financement bancaire, avec un taux d’abandon de 29 % entre la réservation du logement et la signature de l’acte !
Même pour les ménages obtenant un accord de financement, l’acquisition de biens neufs est devenue ardue en raison de l’effondrement de la construction. Les 2 936 logements neufs mis en vente par les promoteurs dans la région urbaine de Toulouse l’année dernière contrastent nettement avec les 7 172 ventes de 2019.
Alors que l’année 2024 représentera la dernière opportunité de bénéficier du dispositif Pinel destiné à stimuler les ventes dans le neuf grâce à des incitations fiscales, le marché a déjà commencé à se rééquilibrer, les investisseurs ne représentant plus que 50 % des achats neufs contre 66 % en 2019.
Malgré des difficultés à trouver des acheteurs, les prix de l’immobilier neuf n’ont pas baissé en 2023 ! À Toulouse, les prix ont meme augmenté de 3 % entre 2022 et 2023 pour atteindre 5 008 € le mètre carré. Dans toute la région urbaine, la hausse est encore plus prononcée, atteignant 4 % (+12 % depuis 2021) à 4 819 €.
Un segment du marché du neuf souffre particulièrement : celui des maisons individuelles. Ce type d’habitat préféré des Français et des Toulousains a vu le nombre de permis d’aménager reculer de 56 %. Les ventes ont chuté de manière spectaculaire, enregistrant une baisse des volumes de 82 % en 2023.
Les primo-accédants, souvent intéressés par l’achat de maisons individuelles, ont vu leur capacité d’emprunt diminuer fortement en raison de la hausse des taux. Résultat : les achats de terrains à bâtir ont enregistré un taux d’annulation de 45 %, contre seulement 8 % en temps normal. Dans ce contexte, les prix sont restés stables en 2023… tandis que la taille moyenne des parcelles a continué de diminuer, passant de 600 mètres carrés à 400 mètres carrés auparavant.