Les opérateurs téléphoniques se sont fait condamner à de multiples reprises en France pour proposer des grilles de tarifs complexes et – à dessein – trop difficiles à comparer entre elles.
Il est de notoriété publique que les banques cherchent également à « embrouiller » les emprunteurs avec des offres de prêt complexes, enrobées de termes souvent abscons.
Normalement, le crédit immobilier le moins cher est celui dont le taux annuel effectif global (TAEG) est le plus faible. Le TAEG étant défini comme le taux qui prend en compte la totalité des frais occasionnés par le prêt.
Or, les banques utilisent communément deux techniques pour manipuler le TAEG :
- la dégressivité de l’assurance emprunteur, qui embellit le TAEG (calculé sur la moyenne des cotisations sur la durée du prêt) des acquéreurs qui vendront leur bien avant le terme de l’emprunt (soit 80% d’entre eux)
- présenter comme « facultatives » des garanties d’assurance complémentaires (exemple : la garantie a 100% pour chacun des co-emprunteurs dans le cas d’un achat réalisé par un couple) afin de les faire « sortir » du calcul du TAEG. La part d’assurance emprunteur exclue du TAEG peut atteindre aujourd’hui 75% dans les propositions de crédit chez certains prêteurs. Dans un contexte de taux bas, ce poste de dépense est souvent le plus important d’un crédit immobilier et donc impacte fortement le TAEG.
Ainsi, pour comparer deux offres de prêt, il ne faut pas se fier au TAEG présenté par les banques. Il faut d’une part retraiter le calcul du TAEG en y intégrant le coût total de l’assurance emprunteur (et non seulement la part obligatoire), et d’autre part recalculer le TAEG sur 6 ou 10 ans, qui sera presque tout le temps plus réaliste que celui calculé sur l’intégralité de la durée du prêt, un acquéreur revendant son bien en moyenne seulement au bout de 7 ans.